
45 EME EDITION DU FESTIVAL MONTPELLIER DANSE - SALIA SANOU SALA SIANOU
Dans cette émission, notre journaliste est partie à la rencontre de Salia Sanou, chorégraphe burkinabe, à l’occasion de la conférence de presse du festival Montpellier Danse.
Bien plus qu’un chorégraphe : il est une voix essentielle pour penser le monde à travers le corps. Né au Burkina Faso, il transforme la danse en un langage universel de résistance, de mémoire et d’espoir. Avec une gestuelle puissante, il interroge les fractures sociales, les cicatrices de l’exil, les traumatismes de guerre, et la condition humaine dans toute sa complexité. Son travail ne se limite pas à la scène : il est un acte politique.
À travers des œuvres comme Du Désir d’horizons, Sanou donne la parole aux sans-voix – notamment aux réfugiés – en mettant leurs corps au centre de la narration. Pour lui, danser, c’est refuser l’effacement, c’est revendiquer l’identité, la dignité et la mémoire. Son engagement va au-delà de l’esthétique : il œuvre pour un art qui soigne, qui libère, qui rassemble.
Fondateur du festival Dialogues de Corps et du Centre de Développement Chorégraphique La Termitière à Ouagadougou, il milite pour une reconnaissance de la danse contemporaine africaine, ancrée dans ses réalités mais ouverte sur le monde. Salia Sanou incarne une danse frontalière, transgressive, profondément humaine.
Il présente sa nouvelle création : De Fugues…en.Suites… une création chorégraphique de Salia Sanou inspirée des œuvres de Jean-Sébastien Bach. Au-delà de la référence musicale, le titre évoque aussi un désir de liberté, une réflexion sur le monde et sur soi-même. Le chorégraphe franco-burkinabé établit un lien entre la musique de Bach et les sonorités traditionnelles africaines de son enfance, comme la kora et le balafon, soulignant leur richesse en contrepoints. La pièce met en scène la tension entre le chaos du monde et une quête d’harmonie, incarnée par un sextuor féminin. Sanou y rend hommage à la féminité, comme un hymne à l’amour, à la paix et à la beauté.